Le chauffeur philosophe d’un corbillard omnibus d’un âge respectable...
- Un
corbillard, ça ne se démode pas facilement ! Plus il est vieux, plus il
fait sérieux et respectable !
chargeait ou
déchargeait des morts (quelques crapauds que personne n’avait aidés à traverser la grand-route, un chevreuil qui n’avait pas encore toutes
ses dents et mangeait parfois ses mots, un chat sauvage ou des lapins qui
s’étaient laissé hypnotiser par les phares de la Lotus ou de la Ferrari d'un joueur de Chelsea ou de Barça, un écureuil au pied bot ou des kangourous boiteux, un clochard à la voix rouillée, des hérissons
myopes, une poule d’eau, un faisan, un drone ou un pigeon qui s’étaient jetés
sur un pare-brise, des mouches et des guêpes explosées sur le casque d’un
motard…) et des sacs poubelles abandonnés devant les grilles des cimetières ou laissés sur les trottoirs par des éboueurs en grève....Un chauffeur de corbillard n’oubliait jamais de serrer le frein à main avant de sortir de son véhicule à chaque arrêt pour procéder au ramassage des cadavres et trouvait encore le temps de philosopher : « on avale plus facilement les couleuvres que les tuyaux d’arrosage »
Ce fonctionnaire des services techniques de l'Hôtel de ville intervenait aussi à la demande expresse des autorités (harcelées par les familles de disparus ou indisposées par les odeurs de charogne émanant de certains de leurs cachots, mouroirs, salles de tortures et entrepôts) et, sur instruction spéciale et sous le contrôle des "services", le chauffeur-philosophe effectuait alors
- Comme les remplisseurs de fosses communes, les entasseurs et compacteurs de cadavres, les fabricants de compost du charnier de Maluku ?
sa tournée sous la protection d'homme armés, de nuit, vers deux heures du matin, pour ne déranger personne...
sa tournée sous la protection d'homme armés, de nuit, vers deux heures du matin, pour ne déranger personne...
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