lundi 29 août 2016

Les Emnis sont dans nos murs !

Les Emnis sont partout, s’insinuent et...
-  Là est le danger !
s’intègrent et tendent à devenir méconnaissables.  
Ils jouent à la pétanque, au badminton, au basket, à la balle pelote sur nos places. Ils chassent le Pokemon dans nos parcs, marchent sur nos trottoirs, mangent nos pommes de terre frites à la sauce mayo ou nos boulets à la sauce lapin, supportent nos clubs de foot,  parlent notre français (ou notre flamand ou notre allemand ou 
notre russe ou notre anglais), se marient avec nos enfants, habitent nos buildings, font leurs courses dans nos supermarchés, travaillent dans nos mines, nos bureaux ou nos usines, soignent nos malades, empruntent nos escalators et nos transports en commun, adoptent nos costumes et nos coutumes, jouissent de nos libertés, fréquentent nos écoles et nos universités, nos McDo, nos parcs d’attraction, nos musées, nos discothèques, nos partis politiques, nos piscines et nos plages.
Ils se permettent de vivre comme nous, prétendent aux mêmes droits que nous et peuvent même, sans se faire remarquer... 
- C’est bien là le danger !
prendre part à un nos concours de crachat de noyaux de cerise dans nos communes de Caseneuve, de Céret, de Saint-Aubin ou de Schaerbeek

Méconnaissables mais omniprésents, les Emnis sont bien là.
Comme des  blattes tenaces, des morpions ou des punaises de lit.
Comme un virus Zika ou Ebola, comme la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, comme une cinquième colonne, une rumeur insidieuse ou une hérésie galopante., 
Masqués ou  normalisés, imperceptibles et insaisissables. Ou même atlantisés, smartphonisés, convertis  à l’économie de marché.

En provenance de partout, les Emnis grouillent !
Mais qui sont-ils ces Emnis, ces envahisseurs omniprésents mais aussi peu visibles que les poils du ver de terre ?
Ils sont nombreux, très nombreux et...
- Beaucoup de machos parmi eux, certes, mais leurs femelles reproductrices sont encore plus redoutables ! Ce sont de dangereuses videuses de couilles et des voleuses de sperme  particulièrement machiavéliques !
exercent dans les domaines les plus divers.

Ce sont, notamment...
- Mais comment les reconnaître alors qu'ils nous ressemblent tellement ? Et qu’ils (et elles) changent constamment de visage et se cachent sous des cache-nez, des capuches, des calottes, des bérets basques, des passe-montagnes, des casquettes de base-ball, des mantilles, des cornettes, des foulards, des voiles, des loups ou de nombreux masques, vernis, faux-semblants ou travestissements ?
la bête du Gevaudan, le démon Belphégor (qui séduit ses victimes en leur inspirant des découvertes et des inventions destinées à les enrichir), les monstres du Loch Ness, du lac Pohénégamook ou du lac Télé (Mokele-Mbembe), Ronald Mc Donald et les clowns maléfiques qui entraînent les petits enfants dans les fastfoods et les bois sombres où il n'y a plus de réseau, les dragons ravisseurs de princesses, les chimères (mix de lion, de chèvre et de serpent), les mamiwatas mangeuses d'hommes, les fantômes, les zombies, les vouivres et les korrigans, les vampires et chauves-souris affamées qui agressent les promeneurs nocturnes, les croquemitaines (qui mangent les doigts, les oreilles et le nez des enfants), la Marronne et la Mère Foutarde, la Mère Lusine (qui se transforme en sirène ou en dragon), la Brujana...
Ce sont Satana...
- Appelez-moi Stan ! Tous mes amis m'appellent Stan !
ou Caïn dans « La Bible » et « Le Coran », al-Dajjâl (l’Imposteur) et l'Antéchrist.
Les Emnis sont bien là.
Ce sont les serpents venimeux, la vipère de Schlegel du Mexique et du Costa Rica,  le cobra royal d'inde ou de Chine, le crotale diamantin du Texas, les grenouilles amazoniennes, les ravissants dentrobates (toxiques et au goût affreux) du sud du Nicaragua ou du nord du Brésil et le monstre de Gila, la mygale à genoux blancs (et aux poils urticants), les scorpions à pinces rouges et les scolopendres les méduses urticantes, les pieuvres dévorantes et les plantes carnivores, la cigüe tachetée, la galère marginée, la branche assassine...
- La phalloïde, dite aussi "le calice de la mort" ! La vireuse, appelée "l'ange destructeur" !
de la famille des amanites, les fourmis magnans et les fourmis « emongo » qui terrorisent les léopards, le longicorne brun de l'épinette qui envahit les forêts, la teigne des choux, des choux-fleurs et des brocolis, les taons et les frelons de l'Ardenne, les mouches tsé-tsé du Bandundu, les mouettes affamées qui s'en prennent aux cornets de frites des gens, les guêpes qui s'installent dans le grenier des gens, les mites dans la garde-robe des gens, les fourmis dans la cuisine des gens et les limaces dans la cave des gens, les ascaris et les ankylostomes qui pénètrent dans les affaires intérieures des gens, les puces et les poux, les punaises de lit qui craignent la lumière et sont invisibles pendant la journée, les morpions qui se mêlent de la vie sexuelle des gens, les filaires qui s'introduisent dans le regard des gens et les geckos aux ongles crochus qui regardent les gens « au milieu du visage », les cafards, blattes, cloportes et charançons, les mpese qui crachent des maladies dans les yeux des gens, les scorpions des livres et les poissons d'argent, les mille-pattes, les vrillettes et les termites de Formose qui ne respectent aucune construction humaine et s'attaquent même au béton, au plastique, au cuivre et au plomb, les psoques, les tiques de pigeons et les vers de hareng, les acariens et autres infâmes et monstrueuses petites bêtes qui volent, nagent, sapent, creusent, grattent, grouillent, rongent, rognent, piquent, mordent, dévorent ...
Les Emnis sont bien là.
Ce sont Fantômas et son « armée du crime », Joker (le pire ennemi de Batman), les associés Harvey "Double Face" Dent (un ancien juge défiguré qui rend Batman responsable de son état et est déterminé à se venger) et Ed Nygma (remercié par le milliardaire Bruce Wayne et devenu l'Homme Mystère), le redoutable Dracul Comescu (le libérateur du virus de la variole), Beerus (le dieu de la destruction) et le terrible Hades, le docteur Corniélis Kramm (le "sculpteur de chair humaine"), Klingsor (le magicien maléfique) et ses filles-fleurs, Ivan Ogareff (vs Michel Strogoff), le sinistre Gaulow (alias Tzankof, alias Pomaks, alias Dotchan, alias Siméon, alias Hadji Abdul Kerim, alias Kara Sélim), le professeur James Moriarty (vs  Sherlock Holmes), l’assassin en chef Zigomar et la bande des Zigomars, Brundibár, le joueur d'orgue de barbari, l'effroyable professeur Dieuleveult (affrontant Adèle Blanc-Sec que rien n'effraye), le Pingouin et sa bande de truands déguisés en clowns, les démoniaques Max Shreck et Owen Damian, Slade Wilson cet ancien compagnon devenu un ennemi assoiffé de vengeance, le général Zod et sa complice, la tueuse en série Faora Hu-UI, spécialiste du "Horo-Kanu"(ayant tous les deux survécu à l'explosion de la planète Krypton, tout comme leur ennemi juré, Superman), Alexei Luthor dit Lex Luthor (un des premiers ennemis jurés de Superman), Atomic Skull et Darkseid (également ennemis jurés de ce même Superman... parmi tant d'autres), Sauron (alias « Gorthaur le Cruel », alias « Nécromancien ») de l'univers de la Terre du Milieu de J.R.R. Tolkien, Cos Palpatine (alias Dark Sidious qui est formé au côté obscur de la Force par son maître, Dark Plagueis ... et qui tue son maître pendant son sommeil), le général Grievous, terrible ennemi juré des Jedi (sbire du comte Dooku, alias Dark Tyranus), Anakin Skywalker (alias Dark Vador, son basculement du « Côté Obscur de la Force » pour sauver sa femme Padmé Amidala, la mère des jumeaux Luke Skywalker et Leia Organa...et sa rédemption finale), Lord Voldemort (de son véritable nom Tom Elvis Jedusor, également appelé le « Seigneur des Ténèbres », « Tu-Sais-Qui », « Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom », assassin de James Potter et de Lily Evans, les parents de Harry Potter) et les Epouvantards, Leatherface (le massacreur à la tronçonneuse au visage de cuir), Freddy Krueger (dont le gueule est brûlée et qui porte de longues griffes à la main droite), Jason Voorhees (l'hydrocéphale au masque de hockeyeur), Michel Myers (le tueur au masque blanc), Ghostface (le tueur de Scream, à identités multiples), Slender Man,  le Dr No, Goldfinger et Ernst Stavro Blofeld, n°1 de l'organisation SPECTRE (les ennemis jurés de James Bond), Borg (vs Lefranc), le colonel Olrik (vs Blake et Mortimer), le cruel gouverneur espagnol de la Californie don Rafaël Montero (vs Zorro), l'infâme Zartan (vs G.I. Joe), l'infâme Maltazard (vs les Minimoys : Arthur, la courageuse Sélénia et l'ingénieux Bétamèche), Z comme  Zorglub (vs Spirou et Fantasio), Gargamel, le préparateur en pharmacie et le chat Azraël (vs les Schtroumpfs), Monsieur Choc (l'ennemi public n°1 de Tif et Tondu), Shere Khan, Ka l'hypnotiseur, le capitaine Crochet, Barbe-Bleue, Rudy le plus terrible des dinosaures, le Grand Méchant Loup, la belle-mère de Blanche-Neige, la vieille fée rancunière qui lance à la jeune et jolie princesse (la Belle au bois dormant) un charme mortel, le Loogaroo, le Lébérou, le Rougarou, le Gagamouuh, le Mundele Ngulu, le géant Norabroc (jeteur de maléfices, vêtu de cramoisi et causant mille malheurs dans la région de Binche), le sinistre Hamelin (joueur de flûte, chasseur de rats et voleur d'enfants), la veuve noire et l'ange exterminateur, l'Ogre à la peau du ventre bien tendue qui se nourrit de chair fraîche et dévore les petits filles et les petits garçons

Brrrrrrrrrr !

Il faut se méfier aussi des oiseaux de nuit qui...
- OMG ! Omagad !
volent pendant la journée pour ne pas être reconnus et se garder des splendides créatures solaires dont les oreilles si joliment écloses...
-  WTF ! What the fuck ! 
frémissent et scintillent comme les ailes chatoyantes des papillons vénéneux et dont les prunelles d’une langueur caustique transpercent les chairs des patrons de nos fonds d’investissement… et leur font couler le Tibre à Paris, le Congo au Mississipi, l’Amazone dans le désert de Gobi

On fait quoi alors ?  

1. D’abord, on s'arrange pour survivre. On se barricade et on fait des provisions. On constitue des réserves d'eau et de nourriture : cinq kilos de pain, de pâtes et de patates, cinq kilos et demi de conserves de légumes, trois kilos et demi de fruits secs en conserve, vingt-huit litres d'eau et deux kilos de poissons et de viandes en conserves. On prévoir également l'acquisition d'armes à feu et de caisses de munitions, d'une trousse à pharmacie complète, de bougies, d'allumettes, de piles électriques, de couvertures, de savon, de PQ, de bonbonnes de gaz, d'eau bénite et de préservatifs. On se prépare à soutenir un très long siège, on ferme les portes et les fenêtres, on se construit de nouveaux murs d'enceinte, on se cloître, on prie.

2. Ensuite, on prend des mesures radicales et...
-  A l’arrière-droite, toute !
on interdit d’accueillir, d’importer ou d’élever des « espèces envahissantes » en provenance d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Asie ou d’Amérique. On place des barbelés sur les plages et on multiplie les patrouilles de police pour empêcher le débarquement des phoques et l’échouage des baleines. On ordonne l’éradication de la tortue de Floride, de la balsamine de l’Himalaya, du poisson rouge carnassier, de frelon asiatique qui décime nos abeilles et le gazage de tous  les moustiques et cancrelats et...
 Ne vous laissez pas prendre par vos émotions ! Ne sautez pas à pieds joints sur les cadavres des envahisseurs pour les faire péter ! Gare aux œufs et aux mauvaises graines qui peuvent alors partir dans tous les sens !
de les incinérer ou de les enfouir, sous d’épaisses couches de chaux vive, dans des charniers nocturnes.
On interdit formellement à Messer Piero Fruosino di Antonio da Vinci (et consorts) de frayer et de s'apparier avec l'une ou l'autre Caterina ! On ne permet plus au père de Léonard de Vinci d’engrosser...
-  Obligeons cette infidèle à faire couler son enceinte ! Ne laissons pas son sang impur couler dans les veines de nos chers petits !
une intrigante, une perverse, une allochtone, une captive originaire du Levant ou du nord du Caucase, une venus callipyge,  à la cambrure des reins très prononcée, présentant un développement considérable du tissus adipeux au niveau des fesses, regardant langoureusement par-dessus son épaule et retroussant légèrement son peplos, son pagne, son sari ou sa gandoura pour faire admirer son cul.
On surveille et on contrôle les populations déjà implantées. On les stérilise, on les vaccine contre la rage, on les munit d'une micropuce, on leur interdit de circuler la nuit, d'être propriétaire de leur maison, de rouler dans une voiture neuve et de porter des vêtements non-usagés. On leur interdit d'avoir des croyances ou des opinions, de fumer la narguilé et de chausser des babouches.On les oblige à porter une muselière en public et on éradique les espèces les plus prolifiques. On ouvre aux bons citoyens une ligne téléphonique de délation pour dénoncer...
- Ceux qui nettoient les verres de leurs lunettes avec de l'eau et du savon au lieu d'acheter des lingettes nettoyantes parfumées au citron ! Ceux qui soignent leur maux de tête en serrant fortement une corde, un élastique ou une liane autour de leur front ! Ceux qui récusent le progrès et préfèrent porter leur croix sur leurs épaules jusqu'au sommet du Golgotha plutôt que de louer les services d'un conducteur de chariot élévateur ou d'un opérateur de transpalette ! Ceux qui enterrent leurs aïeux dans de petites pirogues (dont ils auront, au préalable, rogné les extrémités) ou dans des nattes en raphia ! Ceux qui ouvrent les bouteilles de bière et les boîtes de sardines avec les dents !
les "pratiques culturelles barbares" incompatibles avec l'essor de la consommation  des biens et des services, le développement de la démocratie libérale et la promotion de l'économie de marché. On invite les commerçants à dénoncer les achats... 
- Une boîte de clous, une casserole à pression, un téléphone portable et un sac à dos, par exemple !
et comportements suspects.  On oblige les parents de choisir les prénoms de leurs enfants  dans une liste de prénoms (authentiquement gaulois, flamands, islandais, bretons, chrétiens, etc) contrôlée par un comité de vigilance chargé de vérifier la compatibilité des prénoms avec les traditions européennes. On met en place un système de rétention préventive des individus qui sont fichés comme réfractaires à notre "modèle culturel universel", qui rechignent à se plier à nos "valeurs oecuméniques fondamentales" ou qui pourraient même y contrevenir... 
Mieux encore, dans la commune de Jurbise, on interdit aux chasseurs de Pokemon de se réunir à plus de 10 personnes, entre 22 heures et 6 heures, "sur la place d'Erbaut et sur le tronçon compris entre le n° 121 de la rue du Centenaire jusqu'au n° 25, voirie et accotements compris" !

3. On réhabilite les super-héros. On les absous de tous leurs crimes contre l'humanité. On les sanctifie et on les invite à reprendre du service : Batman et Superman, Tintin et Milou, Captain America, Blake et Mortimer, Zorro, les tortues Ninja, Sherlock Holmes, James Bond et OSS 117 (alias Hubert Bonisseur de la Bath), Vercingétorix et Charles Martel, le cheval Bayard et les quatre fils Aymon, le roi Arthur et les chevaliers de la Table ronde, Alexandre Nevski, Godefroid de Bouillon, Gilles de Rais (maréchal de France et protecteur de Jeanne d'Arc), Christophe Colomb, Cortès, Pizarre, Louis XIV (dont les troupes, retranchées devant les portes de Flandre et d'Anderlecht, équipées de 12 canons, de 25 mortiers, de 4000 boulets et de 5000 bombes incendiaires, mirent le feu à la ville de Bruxelles en août 1695), Napoléon, Nelson et Wellington, les chefs de guerre "génocidaires" Jan Pieterszoon Coen, Bugeaud, Custer ou von Trotha, Buffalo Bill et Calamity Jane, Arthur Rimbaud (l'autre Rimbaud : le mercenaire, le trafiquant d'armes, le commerçant de traite et le chicoteur, celui qui était parti aux croisades avec des cadets sans fortune, des paysans sans terre et des voleurs de grand chemin et bandits sans foi ni loi... pour s'enrichir rapidement et par tous les moyens), Lord Kitchener et le commandant Marchand, Henry Morton Stanley (aventurier à la nationalité et à l'humanité flexibles) et James S. Jameson (dessinateur de scènes pittoresques, curieux d'histoire naturelle et pionnier de l'anthropologie participative), Léopold Deux (Chief Executive Officer de l'entreprise EIC et actionnaire de "l'Anversoise" et de l'ABIR) et Victor-Léon Fiévez (protecteur des sociétés concessionnaires sous-traitantes de l'EIC... et accusé d'avoir introduit la pratique des mains coupées), Georges Toqué (auteur d'un "Essai sur le peuple et la langue Banda") et Fernand Gaud, Rudyard Kipling et Lord Robert Stephenson Smyth Baden-Powel of Gilwell, les généraux ou maréchaux Heinz Guderian et Charles de Gaulle, Rommel et Patton, Montgomery et Joukov, Eisenhower et MacArthur, Bigeard et Massu, les bienfaiteurs de la chrétienté Albert Schweitzer et Mère Teresa, les mercenaires Bob Denard et Jean Schramme, les imprécateurs et "racistes sans frontières" Alain Destexhe, Eric Zemnour et Robert Ménard, les bouteurs de feu Bernard-Henri Levy et Nicolas Sarkozy, GW Bush et Donald Trump

4. Ensuite encore, on se blinde et on se protège. On s’asperge tout le corps de l’eau sacrée de nos sources traditionnelles et fontaines sacrées qui immunise les initiés et brûle les infidèles.
On restaure les points d’eau  accessibles gratuitement et les autels druidiques devant lesquels les hommes...
- Les femmes (dont la condition est inférieure) étant admises à faire leurs dévotions à croupetons, dans les hautes herbes ou entre deux voitures
prient debout, la tête basse, avec modestie, en secouant leur tiche, en se signant ou en se donnant un coup de peigne. On réhabilite les prie-dieu debout que l’on retrouve  un peu partout dans la ville : derrière la Bourse, à côté du pont de chemin de fer, devant ou derrière les églises construites par les colons romains (ou collés aux murs de Sainte-Catherine), à la sortie du métro, dans les gares (centrale, du Nord, de l'Ouest ou du Midi), dans les sous-sols de l’ancien Greenwich, le long du mur du domaine royal, dans le local du gardien du parc ou du cimetière, dans la rue d’Aerschot, en face de la rue Quatrecht.

5. Enfin, on oblige les Emnis à se différencier, à exhiber leurs particularismes vestimentaires et autres signes ostentatoires d'appartenance. On les oblige... 
- Qu’ils soient bien visibles, qu'ils signalent leur présence et qu'on puisse les reconnaître de loin, changer de trottoir, armer son fusil !
à porter le libaya, le poncho, le caftan, la gandoura, le boubou, le sari, le kimono, le hijab, l’abacost, la djellabah,  le keffieh, le burkini, le pareo, la manta, la kippa, le sombrero, le turban, le burnous, la chéchia, le kilt et la culotte de cuir, le sweat  à capuche, la croix de vie égyptienne ou la croix celtique, le croissant et l'étoile à cinq branches ou l'étoile jaune à six branches, le triangle rose et la clochette du lépreux.
On confine les sous-nationaux et autres allochtones, néo-citoyens, untermenschen et résidents low cost dans des faubourgs mal éclairés, derrière la gare, près du canal ou des décharges publiques ou des égouts à ciel ouvert, entre l'autoroute (ou le boulevard circulaire) et la voie de chemin de fer, dans des "casernes sociales" construites à la hâte en lointaine périphérie, sans équipements collectifs et le plus loin possible des "beaux quartiers"...
On les entrepose dans des campements précaires installés sur des sites industriels à l'abandon ou dans des zones inondables infestées de moustiques...
On les encaque sur des pontons ou sur de vieux cargos ancrés au large ou dans des camps de rétention "off shore", installés sur des îles du Pacifique (Nauru, Manus, Christmas) et gérés par des opérateurs privés.

6. Et s’ils résistent aux contrôles de police et qu’il subsiste encore un doute sur leur identité profonde, on les décoiffe, on les déboutonne et ... 
- Qu’ils avouent leurs vergetures, leurs varices et leurs  bourrelets de graisse, leurs défauts de fabrication, leurs turpitudes, leurs secrets honteux et vices cachés ! Qu’ils confessent leurs piercings intimes, leurs scarifications rituelles, leurs mutilations sexuelles et leurs tatouages extravagants !
on les déshabille de force et on les met au pilori...
- Surtout les femelles reproductrices ! Qu'elles dévoilent leur ventre fécond et leurs seins lourds !
sur la place ou la plage publique. 

7. Et s'ils continuent de tenir tête et qu'ils se rebèquent, on crée des incidents, on attise des passions, on dénonce des "promiscuités intrusives", on jette des émeutiers "de souche" dans les rues (devant les caméras de la télévision, priées de faire oeuvre de pédagogie et de dissuasion et avec la complicité des services de police, priés de ne pas s'interposer). On insulte, on agresse, on passe à tabac. On organise... 
- Dehors, fora, raus, buiten, fuera ! Get out of here, hop it, get lost, get the fuck out, buzz off, fuck off ! Dégagez ! ll y a un seuil de tolérance à ne pas dépasser ! Qu'on le sache bien : les Ethiopiens, les Soudanais, les Erythréens, les Somaliens, les Maghrebins, les Syriens, les Irakiens, les Afghans et autres bronzés et racisés ne sont pas les bienvenus ! Ni les Roms, ni les Gitans, ni les Barakis ! Ni les Hans, ni les Ouïghours, ni les Mandchous, ni les Tibétains ! Ni les Chiliens, ni les Argentins, ni les Paraguayens, ni les Uruguayens !  Ni les Albanais, ni les Kosovars, ni les Andalous !  Ni les Sioux, ni les Apaches, ni les Zapotèques, ni les Pueblos, ni les Seminoles, ni les Aztèques, ni les Incas, ni les Guajiros, ni les Algonquins, ni les Choctaws, ni les Iroquois, ni les Hurons, ni les Kiowas, ni les Navajos, ni les Pawnees, ni les Cherokees, ni les Cheyennes, ni les Dakotas, ni les Creeks, ni les Crows, ni les Inuits ! Ni les Iraniens, ni les Azaris, ni les Bahreïniens et autres chiites ! Ni les Mauritaniens, ni les Maliens, ni les Burkinabés, ni les Nigériens ! Ni les Equatoriens, ni les Boliviens, ni les Guatémaltèques, ni les Honduriens, ni les Mexicains, ni les Cubains, ni les Vénézuéliens, ni les Brésiliens, ni les Colombiens, ni les Péruviens et autres Latinos ! Ni les Tatars, ni les Mongols, ni les Ouzbeks, ni les Tajiks,  ni les Kirgiz, ni les Kazakhs ! Ni les Kenyans, ni les Ougandais, ni les Rwandais, ni les Burundais, ni les Tanzaniens, ni les Zambiens, ni les Mozambicains ! Ni les Mélanésiens, ni les Micronésiens, ni les Polynésiens ! Ni les Libyens, ni les Egyptiens, ni les Arabes d'Israël, ni les Palestiniens, ni les Libanais, ni les Turcs, ni les Kurdes, ni les Alévis, ni les Séfarades d'Istanbul descendants de Juifs expulsés d'Espagne en 1492 par le décret de l'Alhambra et s'exprimant en djudezmo ! Ni les Juifs chassés de l'Empire germanique en 1215, d'Angleterre en 1290, de France en 1306 et 1394 et du Portugal en 1496 ! N les African-Americans, ni les Amérindiens !  Ni les Arméniens, ni les Géorgiens, ni les Tchétchènes et autres emmerdeurs et fils de putes ! Ni les sang-mêlés, les Ariana Miyamoto ou les Priyanka Yoshikawa ! Ni les Sénégalais, ni les Guinéens, ni les Ivoiriens, ni les Ghanéens, ni les Togolais, ni les Béninois, ni les Nigérians, ni les Gabonais, ni les Camerounais, ni les Congolais, ni les Angolais ! Ni les Aborigènes, ni les Kanaks, ni les Papous ! Ni les descendants des millions de jeunes hommes, jeunes femmes et enfants d'Afrique massivement déportés aux Amériques, dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle (le siècle des Lumières ayant été aussi celui de l'esclavagisme si bien que le capitalisme libéral et les grandes invasions coloniales du XIXe siècle peuvent être considérés comme les héritiers directs de l'action conjuguée des philosophes et des esclavagistes), en provenance des pays ou nations Sérères, Wolofs, Dyulas, Balantes, Felupes, Bulu, Ewe, Fon, Yoruba, Kongo ! Ni les Vietnamiens, ni les Malaisiens, ni les Philippins, ni les Birmans, ni les Thaïlandais, ni les Cambodgiens, ni les Laotiens, ni les Indonésiens ! Ni même les Coréens et les Japonais ! Ni les Touaregs, ni les Bedouins du Sinaï ou de Jordanie, ni les Yézidis, ni les Rohingyas ! Ni les Grecs, ni les Chypriotes, ni les Maltais ! Ni les Makondés, ni les Ndébélés, ni les Xhosas, ni les Zoulous, ni les Namas, ni les Herreros, ni les Bochimans ! Ni même les  Slaves, ces rustres et ces ignorants : Les Russes, les Biélorusses, les Ukrainiens, les Serbes, les Macédoniens, les Bosniaques et les Monténégrins ! Ni les Malgaches, ni les Réunionnais, ni les Mauriciens, ni les Comoriens ! Ni les Saoudiens, ni les Yéménites, ni les Qataris, ni les Emiratis, ni les Kowétiens!  Ni les Indiens,  ni les Tamouls, ni les Baloutches, ni les Pachtounes, ni les Népalais, ni les Bengalis, ni les Sri-Lankais ! Ni les Béliziens, ni les Guadeloupéens, ni les Jamaïcains, ni les Haïtiens ! Ni même les Polonais, les Tchèques, les Slovaques, les Slovènes, les Croates et les Bulgares ! Ni même les Roumains ! Nous sommes ici chez nous et comptons bien rester entre nous ! Entre Croisés et Colons ! Entre Bulankos ! Entre Patriotes authentiques ! Entre défenseurs des vraies valeurs ! Entre Francs, Flamands, Bataves, Frisons et Zélandais, Prussiens, Rhénans, Bavarois, Luxembourgeois, Magyars, Carinthiens, Tyroliens, Danois, Scandinaves, Baltes, Bretons, Wallons, Lusitaniens, Galiciens, Asturiens, Castillans, Catalans, Piémontais et Toscans, Occitans, Basques, Lombards et Vénitiens, Helvètes, Grisons et Vaudois, Gallois, Irlandais, Brittons, Pictes et Calédoniens, Afrikaners, Caldoches, Australiens, Néo-Zélandais, Canadiens, WASP du Massachusetts ou Rednecks des Appalaches ! Chacun dans sa religion, sa race et sa couleur de peau ! Chacun dans sa tribu ! 
des pogroms, on saccage leurs maisons, leurs cafés, leurs centres culturels et leurs lieux de culte, on pille leurs écoles et leurs magasins, on viole leurs femmes et leurs filles, on tue. 

Ainsi sauvegarderons-nous notre liberté, notre égalité et notre fraternité et les mettrons-nous à l'abri des phalanges mercenaires qui viennent, jusque dans nos bras, égorger nos fils et nos compagnes !
Armons nos citoyens !
Les cohortes étrangères ne feront pas la loi dans nos foyers !  L'amour sacré de la Patrie conduira et soutiendra nos bras vengeurs !



























jeudi 25 août 2016

Dieu mange tout (... toujours à propos du caca, du pipi, du capitalisme sous toutes ses formes)

Dans le cochon tout se mange et
c’est aussi le cas
du pissenlit (la racine, les feuilles, les fleurs)
de l’autruche (même le bec et les plumes servent à quelque chose)
de l'esclave, de l'ilote, du dalit et du paria, du captif, du serf, du moujik, du coolie, du fellah, du mineur et du creuseur, du coupeur de cannes à sucre ou de régimes de noix de palme, du croquant et du prolétaire
du prisonnier, du déporté, du déplacé, du réfugié, de l'immigré, du sans-papiers, du refoulé, de l'expulsé.

Dieu mange tout.






















samedi 20 août 2016

Dürer et Erasme à Anderlecht


Albrech Dürer raconte (et commente sur un flipchart affiché au mur) que le maître, dans sa maison d'Anderlecht, était habillé de trois manteaux superposés, qu’il portait une chapka (souvenir de vacances passées dans l’ex-Union soviétique) dont les bords étaient rabattus sur ses oreilles et qu’il écrivait en grec ou en latin, de très haut, sévèrement, en fronçant ses sourcils de presbyte, debout devant son ordinateur... en tenant son encrier dans la main gauche pour, parait-il, éviter que l’encre ne gèle... alors même qu'un gros livre, tiré de son sommeil et sorti de sa couette, béait sans trembler sur une table basse et que des boutons d'or du jardin, des brins de muguet 
- Alertes et nullement réfrigérés ! En plastique, peut-être ?
ou des anémones coupées court, rayonnaient en noir et blanc dans un pot de fleurs posé sur le bureau du maître et ne semblaient nullement souffrir du froid intense qui, parait-il, sévissait à Anderlecht au cours des hivers rigoureux du XVIe siècle

Erasme détestait se faire prendre en selfie mais se laissait volontiers portraiturer (surtout de profil) par ses admirateurs. 
Il ne se reconnaissait pas dans le croquis terne et sans couleurs réalisé par Albrech Dürer et...
- Mais si les gens me voient comme ça, j’assume ! Et si Thomas More m'aime comme ça, naboyi te ! 
se préfèrait tel que représenté somptueusement par Hans Holbein le Jeune ou…
- Ils savent rajeunir leurs clients, ces p'tits jeunes-là ! Ils leur donnent de belles couleurs !
par Quentin Metsys

























mercredi 17 août 2016

Attentats, les deux bons gars n'étaient pas vaccinés (à la façon d'André Stas)

Le premier bon gars, un miraculé ordinaire devenu un sauveteur exemplaire, ne revenait  pas d’une fête de quartier et n’avait pas abusé du gros rouge, de l’absinthe, du haschich ou de l’opium. Il n'était pas un fan de charrettes de course, ne galopait pas à une vitesse excessive, n’avait pas raté un virage ni percuté une porte cochère...
C’était un allumeur de réverbères, un cafetier, un culottier ou un concierge de la rue Saint-Nicaise qui s’était distingué lors de l’attentat du 24 décembre 1800 (26 morts et 56 blessés) auquel lui-même et le Premier Consul Bonaparte accompagné par le ministre de la Guerre Berthier, le général Lannes et Lauristan, l'aide-de-camp du tyran, avaient échappé. Le bon gars avait secouru de nombreuses personnes, aidé à transporter et à soigner les blessés, fait des garrots, participé à l'identification des trépassés, répondu aux questions des agents de Fouché, informé la maman de Marianne Peuson, marchande  de quatre saisons près de le rue du Bac, de la mort de sa fille...

Deux mois plus tard, à la hauteur de Senlis, de Boutersem ou de Tellin, le bon gars perdait le contrôle de son véhicule qui se retrouvait sur le bas-côté, heurtait deux arbres et se renversait après être entré en collision avec un cerf traversant imprudemment l’autoroute.
La bonne étoile, l'esprit de solidarité et la reconnaissance des victimes ne rendent pas immortel.
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Le deuxième  bon gars, un macho impétueux et un sportif intrépide, n'avait pas manqué se noyer en essayant de sauver un Pokemon tombé dans la mer ou l'océan. Il n'avait pas non plus été disqualifié d'une épreuve olympique de saut d'obstacles pour avoir abusé des coups de cravache et d’éperons sur les flancs de sa jument rétive...
C’était un chômeur, cireur de chaussures, mouchard ou bookmaker, anarchiste ou manifestant, pickpocket ou commissionnaire, agioteur à la recherche de tuyaux de dernière minute, vendeur de marrons chauds ou de billets de loterie qui glandait devant la banque JP Morgan, au carrefour de Broad Street et de la rue des Wallons et qui s’était distingué lors de l’attentat du 16 septembre 1920 (38 morts et 143 blessés). Le bon gars avait plaqué au sol un broker de la Bourse pour le protéger et avait reçu la médaille de la ville pour acte de courage...

Deux mois plus tard, le bon gars était placé en détention provisoire pour violences conjugales après s’être rendu sur le lieu de travail de la mère de son enfant et avoir menacé d’un couteau à cran d’arrêt et brutalisé son ex-compagne.
Il ne suffit pas de monter sur le podium, encore faut-il sortir de scène sans se ramasser.
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La morale commune de ces deux histoires ?
Il n'y en a pas. Les deux bons gars n'étaient pas vaccinés et leurs histoires ont en commun de n'être pas morales.


















jeudi 4 août 2016

L'ordre règne dans les jardins (Vous ne voyez pas le rapport ? Moi bien ! Vous pas ? Cherchez mieux !)

Les moutons débroussailleurs
Les chèvres tondeuses de jeunes pousses divagantes et sans éducation et d'herbes dites mauvaises et soupçonnées d'abriter des tiques porteurs de la fièvre du Texas ou de la maladie de Lyme, des moustiques déclarés responsables de la transmission du virus Zika, de la dengue, de la malaria ou de la chikungunya, des poux, des taons, des punaises, des morpions, des arachnides et...
Ça vole, ça marche, ça rampe, ça nage, ça saute, ça s'agrippe et ça s'arrime, ça gratte, ça darde, ça perce, ça creuse, ça mord, ça fore, ça pique, ça broute et ça s'empiffre, ça chatouille et ça démange, ça brûle et ça fait mal ! Ça donne des maladies ! Çpeut même se retourner contre ses aubergistes et les assassiner !
autres horribles bestioles, hirsutes, menaçantes  et suceuses du sang des croyants... illégales, clandestines et accrocheuses en diable
Les ânes brouteurs de ronciers et d'orties, de plantes laissées-pour-compte et d'espèces étrangères disgracieuses et ingrates que les espèces indigènes suspectent de chercher à les supplanter et qui sont également accusées, avec véhémence, de ne pas partager les valeurs des jardins dans lesquels elles ont trouvé refuge

Les crèmes dépilatoires
Les pubis glabres et blèmes
Les bourres, les cressons, les gazons, les buissons, les taillis, les fourrures, les plumeaux, les mottes, les touffes, les crolles, les houppes, les bouquets, les bosquets, les duvets, les toupets, les minettes et les nids d'hirondelles essouchés et balancés à la poubelle, incinérés ou jetés sur un tas de compost ou enfouis dans le charnier d'un salon de beauté, d'une clinique de chirurgie esthétique, d'une maternité pirate ou d'un atelier d'équarrissage non reconnu par les services publics
La tonte des chevelures diaboliques des religieuses rousses et la mise au pilori ou la scalpation des femmes scandaleuses ayant survécu à un viol collectif ou ayant eu l'effronterie de tomber amoureuses d'un étranger ou l'indignité d'avoir été aimées par un soldat ennemi
L'extirpation
- En pinçant cruellement les chairs !
des impuretés, vers de peau et autres points noirs et l'arrachage des poils hideux et rebutants qui sortent des narrines des anarchistes et 
- Un par un ! Méchamment ! A l'aide d'un pied-de-biche ou d'une tenaille servant à arracher les clous, les conversions ou les aveux ! 
de quelques crins revêches et impertinents qui liseronnent et s'enroulent autour des tétons de quelques impudiques
Le mont Chauve et le mont Ventoux, les Hautes terres d'Islande, l'Atakama, le désert de Gobi, la steppe de la Faim, le Kyzylkoum et les dunes orangées du Kalahari, les statues insapides et aseptisées de la Grèce antique, de l'Italie fasciste ou de l'Allemagne nazie,  toujours chevelues et quelquefois barbues certes... mais soigneusement épilées, sans couleurs, sans odeurs, sans boutons de fièvre ou d'acné, sans taches de vin dans le cou,  sans piercing ni tatouage, sans mouche au coin des lèvres ou sur le menton, sans chancres ni verrues, sans grains de beauté.

Les cagoules ou les crânes 
- Et les sourcils peut-être aussi ? Pour déshumaniser et effrayer davantage ?
rasés des pitbulls, dobermans et am'staffs de la Sainte-Alliance des Majuscules contre les miniscules, des Plus-que-tout contre les moins-que-rien.
Les hommes de main de tous les systèmes prédateurs et intolérants (races, genres, castes, religions et classes sociales), les vigiles des pouvoirs établis et les mainteneurs hautains des différences (entre races, genres, castes, religions et classes sociales), les gardiens hargneux des lois ancestrales et des hiérarchies en place (opposant races, genres, castes, religions et classes sociales), les restaurateurs des inégalités brocardées et bousculées par des sans-culottes, des montagnards, des communards, des libertaires et des résistants, des bolcheviks, des insurgés de Nanchang, des Viêt Minh, des FLN, des MNC, des barbudos, des Black Panther, des Umkhonto we Sizwe, des dissidents, des activistes, des citoyennes républicaines révolutionnaires (qualifiées de"grenadiers femelles" par Fabre d'Eglantine qui préférait lutiner des bergères), des jacobines, des insoumises, des pétroleuses et des fédérées, des suffragettes et des féministes,  des Femen et des Pussy Riot et même des loubardes, des décoiffées et des irrévérencieuses à qui les normalisateurs et les purificateurs reprochent de laisser leurs longs cheveux flotter au vent et de faire tinter joyeusement leurs bracelets, colliers et boucles d'oreilles pour affoler les guerriers et les tenir éloignés des glorieux champs de bataille.
L'instauration de nouvelles frontières et de nouveaux apartheidsl'érection de nouvelles prisons de haute sécurité et la construction de nouvelles clôtures électriques et de nouvelles fortifications, l'établissement de nouveaux clivages, stalags, goulags, zones de quarantaine, camps de triage ou d'internement et le renforcement des barrières existantes entre patrons et travailleurs, propriétaires et métayers, gens d'armes et croquants, gras-du-bide et kwashiorkorés, glabres et poilus, sains et virusés, croyants et incroyants, amateurs de barbaque et végétariens, natifs et métèques, nez aquilins et nez camus, cheveux lisses et cheveux crépus, cochons grattés et peuples racisés, ceux dont on a coupé le prépuce et ceux qui n'ont jamais été circoncis.
Le renforcement des réglementations sécuritaires et l'adoption de "mesures complémentaires" liberticides, les arrestations préventives et les internements administratifs, les procédures accélérées d'expulsion, l'augmentation des pouvoirs d'écoute et de surveillance des services de renseignement, le développement des forces spéciales, les chasses aux migrants et les appels à la délation

L'ordre règne dans les jardins à présent ravagés.